Pauline est ce rêve qui nous exalte d’Ephèse venue. Elle annonce en silence de lumière, d’ombres et d’ombrages le splendide désert nu issu de la Passion messianique. Entrons loin de notre intimité de violence frugale, dans l’incarnation du verbe fait chair.

Pauline en soulève le voile de notre errance immanente que nous croyons éternelle. L’artiste, dans la fulgurance d’un éclair a pensé puis patiemment et longuement dessiné ce désir d’être en l’amour, ce sud de l’esprit et du cœur. Là où le corps parle. Et regardons au-delà de notre esthétique connaissance profane du vulgaire pulsionnel.

Le crayon du Maître a tracé la flèche de la Transcendance dans la cuisse droite de Pauline. Peut-être pour nous indiquer le chemin qu’il fallut à Pauline pour voyager de l’Orient à l’Occident ?

Pauline, en ton si lointain regard, de cette beauté que tu as vue proche des collines de Galilée, as- tu songé à l’homme qui t’a dessiné ? Et dans la douleur de l’extase créatrice, as-tu pensé au bonheur que nous éprouvons à t’aimer ?

Daniel BUFFET

Dessin exécuté au crayon Néro et à la pointe d’argent sur contre collé de pH neutre.
Pauline est à l’image du St. Sébastien (fin XVe).
Elle porte les stigmates du Christ sur son corps, mais elle ne souffre pas ; elle est sereine malgré une larme qui coule sur son visage. (Allusion au Christ sur la croix qui dit : « Père pardonne- leur »). Dans l’extrême partie droite, on aperçoit un prêtre tenant un crucifix ; sur la poitrine, la mouche est le symbole de l’horloge biologique, la figue et la feuille symbolisent la guérison des plaies du corps.   

Jean Pierre Rémaut