De l’obscurité pourpre se cache le secret qui donne à naître en dégradé orangé de myrrhe, la clarté de l’extase amoureuse. Oui ! Mais de quel amour s’agit-il, si ce n’est« Oh Cantique des Cantiques » celui qu’éprouve une demoiselle assoupie au flanc de la montagne sacrée ?

Tout le mystère en ce dessin tracé patiemment au cordeau d’une étonnante rigueur, secrètement, nous dévoile cette dulcinée des étoiles, éprise d’une béatitude éternelle. Un indicible bonheur nous étreint à désirer nous cacher dans ce clair-obscur, au fin fond d’un ciel de terre de Sienne, oublié du monde agité de fureur. De la vie, émerveillons-nous auprès de la Jeune Femme à la perle, vêtue d’une douceur de l’aube, aux bijoux dérobés à la vue du profane. Sous la voûte céleste, les mains jointes, les yeux clos, la tête déjà penchée vers les étoiles, cette muse cosmique nous invite à la rejoindre.

Dans la nuit obscure, j’ai trouvé une perle. Et le jour est venu. Cette perle était un crayon. Fil d’Ariane, jeune femme, le Maître au fusain d’arc en ciel te dessine vers le soleil et son char d’étoiles.

Travail de l’ombre et de la lumière à la manière du Caravage ( XVIIe italien) ; la Jeune Femme à la Perle ne serait – elle pas le prétexte pour dessiner « la nuit » ?

Interprétation de l’épaule du Saint Jean Baptiste du Caravage ; notions du « clair-obscur ».

Jean Pierre Rémaut